Six-fours de jadis

Texte rédigé par Max MOUTTE pour publication dans VAR MATIN

Pour connaître les limites territoriales de la commune de Six-Fours et comprendre son histoire, il faut se reporter à la charte de 1156 établie par les abbés de Saint-Victor à Marseille. Le nom de Six-Fours proviendrait de l'allocution latine "Castrum que unucupant septenfurnos" retrouvée sur un registre datant de 963. Le mot "Six-Furnos" apparaît également dans une bulle du pape Urbain II en l'an 1096. 

Dans un passé plus proche, il est notifié dans des "lettres patentes" obtenues par le cardinal Mazarin en 1657, abbé de Saint-Victor à Marseille sous le règne de Louis XIV, que la commune de la Seyne a été détachée de sa commune mère de Six-Fours. 

Les recherches généalogiques ont porté sur les registres datant de 1692 à 1742, soit sur un demi siècle.
La commune de Six-Fours était divisée en deux fractions territoriales, dues principalement à la topographie des lieux : le haut de Six-Fours avec son fort et sa collégiale entourés d'un certain nombre de maisons, et la partie basse, avec ses hameaux et ses quartiers situés dans la plaine et en bordure de la zone portuaire. C'est dans le bas de Six-Fours que vont se développer la vie communale et rurale, et les activités portuaires.

Au cours de ces cinquante années, nous avons été amenés à déterminer quelles étaient les professions à travers les actes matrimoniaux paroissiaux. Ainsi nous avons pu établir qu'il y a eu dans la commune 151 mariages de matelots et 73 mariages de mariniers, ce qui nous amène à dire que la population était à forte concentration maritime. Nous y avons relevé 11 capitaines de vaisseau de guerre, 23 officiers mariniers, 7 capitaines marchands et 2 patrons de barque. La réparation navale était également représentée avec 11 calfats et 3 tisseurs de voiles marines.

Les notables communaux sont peu nombreux. Nous avons dénombré 6 bourgeois, 1 notaire en la personne de Jean-François Etienne, marié le 14 février 1741, et 1 écrivain : Jean Giraud, marié le 26 mai 1744. Concernant les métiers du bois, notons 29 charpentiers, 3 menuisiers, 5 tonneliers et 3 barillats. Les propriétaires terriens sont 11 ménagers qui utilisent 25 travailleurs, généralement des cultivateurs, et 1 berger en la personne de Jean Espanet, marié le 24 septembre 1696. A noter également 7 paysans cultivant leurs propres terres. Ont vécu dans la commune pendant la période étudiée : 3 tailleurs d'habit, 2 cordonniers et 7 artisans divers. Concernant les professions liées à l'alimentation, nous avons recensé 4 boulangers pour 1 boucher. Pour les métiers du feu : 4 maréchaux-ferrand, et pour le bâtiment : 4 maçons. 

A noter un seul mariage d'un responsable communal, celui de Lazare Denans, viguier (prévôt), le 20 mai 1694.
Ainsi ces nombreux mariages échelonnés sur un demi siècle nous montrent la diversités des professions, et la spécificité communale de Six-Fours en cette fin du XVIIème siècle et ce début du XVIIIème dans notre région de Provence.

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